ENSEIGNER FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE AUX ÉTUDIANTS UNIVERSITAIRES PAKISTANAIS
Hibah Shabkhez
Le Pakistan, pays historiquement et culturellement non francophone, a connu dans la décennie précédente un grand essor dans la diffusion du FLE (français langue étrangère). Le Pakistan, un pays asiatique qui appartient économiquement au tiers-monde, réjouit d’une culture foncièrement multilingue : chaque enfant apprend comme règle sa langue maternelle régionale, l’ourdou, langue nationale et officielle, et l’anglais, langue seconde. Donc l’étudiant qui entreprend l’apprentissage de français apporte déjà une adaptabilité linguistique et une aptitude naturelle pour les langues.
À travers les Alliances Françaises et les institutions scolaires qui sont liés avec, mais également par son inclusion comme matière universitaire, le nombre de locuteurs pakistanais de la langue français croise rapidement. Plusieurs grandes universités du pays, telles que l’université du Pendjab et Kinnaird Université pour les femmes offrent aux étudiants la possibilité de faire un Master 1 de Français ; et l’université nationale de langues modernes propose d’ailleurs le Master 2. On vise donner aux étudiants la possibilité d’acquérir les compétences linguistiques, sociolinguistiques et socioculturelles pour pouvoir se débrouiller sans gêne dans un contexte francophone, qu’il soit social, académique, ou professionnel.
Pendant les études de Master, l’université de Pendjab offre, par exemple, les modules suivants:
• Techniques d’expression orale et écrite
• Culture et Civilisations
• Initiation à la linguistique
• Panorama de la Littérature
• Français des Professions
• Littérature Comparée
• Traduction et Interprétation
• Didactique du FLE
• Méthodologie de la recherche.
L’enseignement des langues et les littératures étrangères a été un domaine toujours à l’étude, et il l’est plus que jamais dans ce monde tellement bouleversé par les nouvelles inventions, les technologies modernes qui font de la terre entière un petit « village global ». Outre les recherches justement célèbres à propos de la philosophie, de l’essence et de la didactique de la littérature, une grande partie de ces recherches sur l’enseignement de la matière ont pour sujet des élèves de niveau école primaire ou collège, plutôt qu'à l'université.
Or le niveau universitaire mérite un examen aussi approfondi, et une analyse beaucoup plus critique. Il est l’étape de l’éducation de l’individu la plus avancé et spécialisée, et les diplômés portent le poids des attentes non seulement de leurs parents mais de la société entière. Comme écrit Koit-Romet Rahupõld, un jeune étudiant estonien qui est le lauréat du concours de rédaction Baltique 2011 :
« … les licenciés de ce siècle ... (doivent être) fortes, déterminés, aux talents divers, intelligents, mais surtout, unifié. Il est clair, que tout le monde ne va pas, et ne peut pas, devenir un scientifique, un politicien, un idéologiste, un écrivain ou un activiste. Ceux qui le font doivent être excellents. Le monde a besoin des gens dignes de confiances dans tous les domaines. … Flexible… mais pas trop mou… ayant une identité individuelle, mais capable de coopérer … avec une mission bien défini … C’est cette combinaison complexe de qualités que les universités doivent appliquer. »
Un programme universitaire ne peut bien entendu choisir à enseigner un domaine sans peser et rechercher les enjeux et les conséquences; et lorsqu’il s’agit de l’apprentissage de la langue et la littérature d’une langue étrangère comme spécialisation, l’idée est évidement assez discutable. À quoi bon, par exemple, enseigner Montaigne ou Victor Hugo au Pakistanais, ou faire les étudiants thaïlandais écrire les commentaires sur les poésies de Lamartine ? Non seulement comme un exercice pour enrichir leur connaissance socio-culturelle, mais comme un métier – une profession à la quelle ils vont consacrer leur vie active.
La littérature française aura toujours un degré d’étrangeté pour eux, une vision de monde différente, voire opposée, à ce qu’ils tiennent ; et leur appartenance à une tradition philosophique, culturelle et littéraire construit des barrières de compréhension qui posent un défi redoutable. Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, par exemple, s’ancre dans l’histoire et la révolution française, quoi que l’action se passe au moyen-âge. Un étranger n’aurait-il pas mal d’en saisir toutes les nuances, de les exploiter, et de les expliciter avec la même profondeur ? Ce n’est pas à dire que saisir l’esprit d’un idiome et une littérature étrangère soit un défi impossible à surmonter. Michael O’Dea, professeur émérite d’origine irlandais, enseigna Rousseau à l’université de Lyons, et la contribution d’Anne Marie Schimmel à la recherche orientaliste est une valeur reconnu au niveau international. Mais y a-t-il un besoin même d’enseigner la littérature française aux étudiants lorsque la langue maternelle a une littérature aussi riche? Une immersion si totale dans la littérature d’une civilisation foncièrement étrangère – non comme un choix personnelle mais une politique institutionnelle – ne risque-t-on point à créer pour ces jeunes un sentiment de xénité à l’égard de leur propre « bagage culturelle » - leur propre langue et littérature ?
Une simple connaissance de la langue française, validé par les diplômes internationaux tels que DELF et DALF, a une valeur incontestable aujourd’hui. Pourtant, même avec une formation excellente d’enseignant du FLE, un pakistanais restera un locuteur « non natif ». Il lui manquera toujours l’intuition heureuse du locuteur francophone natif – et ce qui est encore plus important, dans le monde de travail, il ressentira toujours une sorte d’infériorité : pour l’enseignement, pour la traduction, ce serait toujours le francophone natif qu’on préfère embaucher, et qui l’on paye volontiers plus qu’un allophone.
Or, malgré tous ces défis, les universités et leurs étudiants continuent à encourager la croissance de spécialisations en FLE. Par un désir de découverte d’autrui ? Par un simple espoir d’immigration, ou de trouver un emploi ailleurs ? Ou simplement parce que grandir dans une société déjà métalangue fait apprendre l’envie et l’capacité de se laisser découvrir les nouvelle langues et littératures? Mais la question que nous nous posons, c’est tout autre : que doivent être les enjeux et les objectifs de l’enseignement de la langue et la littérature française à ces étudiants ?
Mais afin de le faire, il faut tout d’abord définir la langue et la littérature française elle-même. La langue française ne se limite plus à être « la langue des français ». C’est également la langue de la ‘francophonie’– de locuteurs de français ‘non natifs’ dans les anciens colonies de la France, où elle garde une importance considérable politique et socio-culturelle, mais également ailleurs. Donc un étudiant étranger qui s’associe avec le domaine du FLE évite dans un sens la crise identitaire en se collant à l’idée de la ‘francophonie’, et de l’OIF (l’organisation internationale de la Francophonie) qui donne à ce concept une forme concrète et un forum d’expression reconnu au niveau international.
Selon le dictionnaire Larousse, la littérature est « l’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique ». Une définition toute-faite et basique, qui ni manque pas néanmoins d’intérêt. Pour y apporter des précisions, on peut privilégier le point de vue du pays, de l'époque, de la langue ou du milieu.
Les réponses de perspective socioculturelles sont aussi significatives. Nous pouvons considérer la littérature française comme un ensemble ouvert de textes considérés culturellement importants – comme un lieu de prise de conscience ou de reconnaissance culturelle française et francophone. Elle est formée de textes qui provoquent l'adhésion ou la contestation, c’est-a-dire une réaction palpable chez ceux qui parlent le français. Aperçu dans le sens le plus vaste et le plus général, elle reste toujours une littérature « Francophone » Ainsi vue, La littérature française comprend les œuvres des auteurs de nationalité française ou de langue française. En tant que ‘francophone’, quoi que non natif, on a la possibilité de réconcilier une immersion dans la littérature française avec son étrangeté, de se laisser l’explorer sans peur de s’y perdre.
Que sont caractères essentielles de l’enseignement linguistique et littéraire, les enjeux à travailler en priorité ? Il n’y a jamais eu une définition fixe et indiscutable de la langue, ni de la littérature ; et quand la discipline défie toutes tentatives à la précision, son enseignement est obligé d’être également flexible. Enseigner la langue et la littérature n’est pas enseigner des savoirs carrés, comme ceux du droit fiscal par exemple. Il s’agit plutôt de transmettre ou faire apprendre les arts et des compétences. Vu d’un plan idéal, il peut transmettre un goût ainsi que la capacité de communiquer couramment dans la langue enseigné, à pénétrer des œuvres complexes, réfléchir sur elles et à partir d’elles.
Disons donc que c’est comme « littérature engagée » que nous visons son enseignement, en nous rendant comte qu’elle n’entraine ni de méthode en soi, ni d’exercice en soi, ni de corpus en soi ; mais que les différents moments du temps, des états de société différents, et des idéologies différentes– entraineront des choix différents d’enseignement littéraire. Il faut se rendre compte que la formation littéraire porte un effet immense à la formation de l’individu et du citoyen. L’institution doit donc soucier à rendre la personne plus fin, perspicace, et – espérons – encourager l’esprit plus tolérant et multiculturelle.
Au fil de l’histoire, orientale et occidentale, on voit l’enseignement de la littérature soumise souvent aux intérêts personnels des dirigeants ou gouvernements des pays, qui n’hésitaient pas à en faire mauvais usage pour endoctriner la jeunesse. Donner une jeune personne un texte littéraire qui préconise ou prêche une idéologie même politique n’est pas un crime, en revanche, c’est tout-à-fait naturel. L'auteur, qui, à l’avis de Balzac, « dans son œuvre doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part » est inséparable du texte, et l’approche la plus structuraliste ne peut pas l’effacer. L’impact de ses idées et ses idéaux reste toujours. D’ailleurs, interdire tout rôle moraliste à la littérature serait peu pragmatique et presque impossible. N’enseigner qu’une façon de vivre et un point de vue et y limiter les étudiants, cependant, n’est plus enseigner la littérature, c’est tout nettement la propagande. Donc l’élargissement de la perspective qu’offrent la langue et la littérature pakistanaise peut être une valeur sociale précieuse
L’approche actionnelle de CECR (le Cadre européen commun de référence pour les langues), publié en 2001, qui met l’accent sur la fonction communicative de la langue, et propose une pédagogie de taches vraisemblables, a diminué l’importance que l’on rattachait à la littérature dans l’enseignement de langues. Les rapports de chevauchement et de recoupement entre la didactique de la linguistique et de la littérature ne sont guère évitables, ni même indésirables ; et focaliser les compétences linguistiques n’est pas forcement y exclure l’étude de la littérature. Bien au contraire : si nous privilégions la pensée critique et la capacité de délibération, d’entrer dans les fins nuances textuelles et sociales, il faut avouer aussi qu’ils ne sont point possible sans maitrise de la modalisation en grammaire et en vocabulaire.
Ainsi vue, aucune approche existante ne nous donne pas un schéma complet du scénario idéal de l’enseignement littéraire au Pakistan; et aucune idée que nous favorisons aujourd’hui ne peut-être plus qu’un conseil pour l’avenir.
Toute langue et littérature vivante est liée étroitement à une ou plusieurs peuples, et en envisageant l’enseignement de n’importe quelle littérature, nous devons garder les mêmes éléments en vue, et essayer de réussir les mêmes objectifs. Jusqu’ici, en déterminant les critères et les enjeux de l’enseignement littéraires, nous avons tenu pour acquis le fait que la langue dont on étudie la littérature est soit la langue maternelle, soit la langue seconde des étudiants, et qu’ils la connaissent assez bien pour y saisir les plus fins nuances. Mais l’enseignement de la littérature d’une langue étrangère – comme la littérature française aux pays non francophones – nous présente une situation beaucoup plus complexe. Nous ne devons pas oublier que ce n’est pas une pratique que nous proposons à établir, mais une pratique déjà bien répandue que nous sommes en train d’étudier : quels bienfaits apporte-t-elle donc ?
Le contact avec les autres langues, cultures, et manières d’être est d’habitude très important en formant l’esprit ouvert et libéral. Avec la culture maternelle et la culture seconde tout être humaine a une relation chargée du sentiment, que d’affection, que d’hostilité, mais en tout cas loin d’impartial. C’est ce qu’il regarde comme « naturel », qu’il connait et qu’il vit… Rappelons-nous que sans faire des comparaisons, sans tracer les similarités et les différences l’homme n’aperçoit rien : nous distinguons le jour de la nuit, mais sans jour, pas de nuit ; sans nuit, pas de jour. Comme Jean-Raymond Fanlo l’a dit:
« On répète que la fiction développe la sensibilité, le sens de la complexité, multiplie les possibilités d’expériences et fait partager émotionnellement le point de vue des personnages, permettant ainsi de comprendre et d’accepter leur différence ; l’examen des choix moraux qu’ils ont à faire forme aussi le jugement (Martha Nussbaum) ; mais la fiction rend aussi intelligible le monde en le représentant (Aristote), en structurant l’expérience temporelle dans une configuration signifiante (Paul Ricœur).
En formant les connaissances des autres langues et les autres littératures, il découvre donc de nouveaux horizons, il apprend le vrai sens de son « identité », et par rapport, apprend le respect des autres. Ayant appris que toute différence n’est pas une aberration, que les différences existent et qu’ils ont le droit d’exister, il les trouvera moins difficiles à supporter et à comprendre.
Sylvie Mathé cite à cet égard quelques lignes de La Littérature en péril de Todorov, ‘soulignant le rôle vital que la littérature a à jouer dans l’accomplissement de soi comme dans la compréhension de l’homme et du monde’
«Que peut la littérature ? [...] Elle peut beaucoup. Elle peut nous tendre la main quand nous sommes profondément déprimés, nous conduire vers les autres êtres humains autour de nous, nous faire mieux comprendre le monde et nous aider à vivre»
Il est vrai que les technologies modernes et des réseaux tels que Facebook, sont des moyens très efficaces et importants de la partage et la communication international. Mais ils ne peuvent pas remplir complètement la niche de la littérature, et la littérature française garde toujours ce rôle révélateur pour des non-francophones.
Sur le plan économique, l’apprentissage du français, langue des pays avancés comme la France d’ONU et des entreprises internationales, peut déboucher sur d'autres opportunités intéressantes d’emploi ou d’immigration. On ne demande que rarement qu’un employé étranger ou un immigré ait la connaissance de la littérature française, et, en effet, tous n’en seront pas capables. Mais en interaction ou intégration chez les francophones, une telle connaissance est évidement très utile. L’étude de la littérature francophone donne à un non francophone une idée de la culture, les valeurs, le système sociale et l’histoire des gens qu’il doit y rencontrer, ce qui facilite les échanges significatifs et évite des malentendus navrants.
Pays avancé ou pays moins avancé, les défauts et les problèmes sociaux ne sont absentes d’aucune société. Nous avons établi que toute étude littéraire est naturellement est automatiquement une étude comparative ; serait-il trop fantastique de constater qu’une société peut essayer de s’améliorer en tirant les point positifs d’une société étrangère au delà de sa littérature ?
De nos jours, un licencié ou un diplômé est censé d’être un spécialiste, mais aussi capable de gérer et de diriger, et de souligner les mesures nécessaires pour l’amélioration sociale. L’histoire ne manque pas les exemplaires des révolutions basées sur des idées, et la révolution française en est la première. L’étude de ces principes célèbres, de ses échecs ainsi que ses succès, porte le plus vif intérêt pour tout réformateur social. Et la littérature dessine l’image le plus complet des conditions particulières à l’époque, de plus en n’ayant pas une « vérité » fixe comme l’histoire. L’histoire nous enseigne des faits ; la littérature nous donne plusieurs versions et perspectives possibles et nous force de réfléchir sur sa signifiance ainsi que les autres variantes, et d’y tirer la morale qu’on voit. En enseignant des littératures étrangères, comme la française, d’un tel membre de notre intelligentsia, duquel on attend l’inspiration et la direction, ne pouvons nous espérer le meilleur ?
L’essor d’une littérature français langue étrangère est un des résultats agréables possibles sur lesquels on peut bien spéculer. Une littérature FLE entrainera bien sûr plus de contact entre les perspectives culturelles variées et des milieux diverses, ainsi enrichissant la littérature française. Outre, elle stimulera en la littérature de la langue maternelle du pays cible le même esprit d’exploration et de partage. On peut y prendre l’exemple d’Ourdou au Pakistan. Jouissant d’un patrimoine littéraire riche et unique, elle commence maintenant à se faire éclipser par l’anglais, la langue seconde du pays. L’étude de la littérature française est donc un excellent faire-valoir ; en encourageant des comparaisons et les expériences, en fournissant une source vaste et nouvelle d’inspiration, ne peut-elle pas mettre la littérature d’ourdou en pleine renouveau ?
Or, ils y restent quelques conséquences inquiétantes qui peuvent se produire. Étudier une littérature étrangère augmente notre ouverture culturelle ; mais si ce rapport interculturel ne sert qu’à faire singer la jeunesse – ou la société entière – les pratiques et les maniérismes, c’est une nouvelle forme d’esclavage, un esclavage plus terrible que jamais, car accepté volontairement … mais ce n’est pas vraiment une raison d’arrêter nettement l’enseignement de la littérature française. Bien au contraire, il faut le promouvoir, mais en se méfiant d’un tel danger. De peur de tomber dans le fleuve, on n’arrête pas à voyager en bateau ; on porte des gilets de sauvetage.
Selon les mots de Mark Twain : « Toutes les généralités sont fausses, y compris celle-ci », et il ne faut pas oublier que les observations ci-dessous sont basées sur une recherche qui est loin d’être exhaustive. Assurément, il y a des exceptions partout ; et ce sont ces exceptions qui nous donnent l’espoir de pouvoir améliorer la situation générale.
Les méthodes FLE adaptés aux besoins des étudiants pakistanais, rédigés par les professeurs tels que Dr S.H.A. Rassool et Hafeez Mirza, ont été déjà mis à l’œuvre ; mais la plupart des méthodes, d’exercices et des manuels disponibles pour l’enseignement de la littérature française sont visés aux étudiants francophones. D’ailleurs, en considérant « l’enseignement FLE » on a la tendance de mettre tous les apprenants dans le même panier, sans se soucier ni des niveaux scolaires, ni de l’âge, ni même du bagage culturelle. Enseigner une matière de la même façon aux écoliers et aux adultes n’est ni juste ni sensé, et des manœuvres pareilles n’obtiennent surement pas les meilleurs résultats, même dans le domaine purement linguistique. Et l’enseignement littéraire, métier qui exige davantage la finesse et les savoirs historiques et culturels, souffre encore plus de cette négligence presque criminelle.
Dans les plupart des pays non francophones où on enseigne la langue française comme une langue étrangère, comme en Asie, en Afrique et même en Europe, les élèves ne font guère face à l’étude de la littérature française jusqu’à la université, ou se fait la rencontre directe avec le « canon ». D’entre eux, certains manquant des compétences linguistiques exigés par des œuvres, qui sont parfois si profondes et complexes que les enseigner aux étudiants français est un vrai défi. De plus, ces étudiants non francophones ne bénéficient pas d’une « base » : ne l’ayant jamais étudiée avant, ils n’ont pas la moindre idée des techniques, des valeurs, des mouvements ou d’histoire de la littérature française. Pour lire les essais de Montaigne, par exemple, il est essentiel de connaitre un peu de la tradition littéraire grecque et romaine ; pour comprendre les pièces de Molière, de connaitre des conditions sociales à l’époque.
Confronté à cette situation effrayante, les professeurs adoptent les stratégies différentes. Quelques-uns se concentrent sur le texte, le traitent presque comme un exercice de compréhension écrite. Les autres donnent tant d’importance à l’auteur et au contexte qu’ils n’ont pas le loisir de faire apprécier l’étudiant les beautés de l’œuvre. Les meilleurs s’en débrouillant assez bien, en combinant les deux approches et y ajoutant davantage un petit peu de connaissance critique et théorique – mais, enfin, il n’existe pas un système à suivre, ni des conseils bien fondés et éprouvés.
Rappelons que notre objectif ici est d’aller bien au-delà des enjeux de l’enseignement banale de la littérature ; en enseignant la littérature française, nous attendons donc de ces étudiants un esprit plus ouvert, vif et analytique que les autres, même ceux en formation littéraire. Les en autorisent de franchir des frontières que peu de personnes savent traverser, nous comptant sur eux d’y gagner une vision plus dégagée, d’être mieux informés, et d’avoir la capacité d’apporter les réformes sociales et politiques importantes à leur pays. Et ce n’est pas en faire apprendre à balbutier quelques œuvres connus de français, ou faire répéter des détails historiques comme des perroquets, que nous allons réussir à inculquer ces qualités dans notre jeunesse.
Les besoins spécifiques de ces étudiants universitaires non francophones :
Naturellement, toute tentative de fixer un cursus ou programme d’études qui conviendrait à tous les étudiants dans cette catégorie vaste et diverse serait vouée à l’échec dés son début. C’est aux professeurs chercheurs de chaque pays, voire de chaque région, d’y penser, de délibérer et débattre sur toutes les possibilités et enfin, ayant fait le tour de la question, transformer leurs conclusions en stratégies concrètes. Outre des principes générales déjà exposés de l’enseignement littéraires, nous n’essayerons ici que de soulignez quelques besoins particuliers aux étudiants non francophones qui font face à la littérature française à l’université.
Avoir un bon niveau d’expression française orale et écrite est bien sûr une condition préalable, et faire étudier les textes basiques littéraires au sein de l’enseignement de la grammaire et les autres compétences linguistiques est un moyen bien éprouvé de l’assurer. En effet, on peut y faire d’une pierre deux coups : augmenter les connaissances linguistiques des étudiants alors qu’ils forment une idée fondamentale de la littérature française. De la même façon, un peu d’histoire et des théories essentielles de la littérature sont bien nécessaires ; mais accabler l’étudiant avec les détails ou les précisions peu pertinentes n’est pas vraiment conseillé.
Il faut plutôt débuter avec les textes les plus abordables pour les étudiants. Le choix serait forcement dicté d’abord par la facilité de la langue, mais l’accessibilité des thèmes et des sujets doivent entrer également en jeu. Notre but n’est pas augmenter ni la difficulté ni la quantité des œuvres enseignées, mais, au sein de leurs études, les rendre capable de la lecture approfondie de la littérature.
Lorsqu’il s’agit de l’enseignement FLE, on préfère souvent les professeurs francophones et français aux autres, et non complètement sans raison. Mais quant à la littérature, professeur francophone ou non francophone, tout professeur bien formé et expérimenté doit savoir s’en débrouiller. Néanmoins, une formation adaptée aux exigences spécifiques du domaine parait nécessaire. Sans la formation qu’il faut, on ne permet même pas aux ouvriers d’opérer les appareils complexes ; et notre jeunesse, n’est-elle pas beaucoup plus complexe et beaucoup plus précieuse qu’aucun appareil ?
Enfin, tout enseignement, y compris celui de la littérature, n’est pas juste un but en soi. La littérature n’a la moindre importance sauf en tant qu’un moyen, un outil à combler un besoin fondamental de l’homme : son cherche de son moi, de sa vérité et sa raison d’être. Mais la littérature ne se contente pas d’individu ; elle prend aussi le souci d’améliorer et faire progresser la société.
Donc un sujet ou une matière qui n’offre aucune avantage spirituelle ou matérielle à l’homme ou l’humanité n’est pas digne d’être enseigner. S’entasser des savoirs inutile et pire que l’ignorance ; en revanche, une connaissance qui sert une communauté ou même un seule homme d’une manière positive est une valeur duquel on peut bien être fier.
Bibliographie
1. Ádám, Anikó. ""Lectures syncrétiques et/ou synthétiques : approches de la littérature française"." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui. 2011.
2. Basbas, Mourad. «Le texte littéraire : vecteur culturel dans l'enseignement-apprentissage du FLE .» Batna , 2006/2007.
3. Battistini, Carol. Désir de littérature et débat d’interprétation. Manosque: Université de Provence.
4. Bidaud, Samuel. "Tzvetan Todorov:La littérature en péril." ONOMÁZEIN 23, 2011: 183-190.
5. Bouzekri, Ali. «L’enseignement/ apprentissage du FLE via une littérature.» Synergies Algérie, 2011: 197-203.
6. Brenas, Yolande. Une lente construction du statut du texte littéraire…. Montpellier: Institut universitaire de formation des maitres.
7. Bruneau, Judith Emery. "La littérature engagée." Québec français, 2003: 68-70.
8. Cervera, Roser. "A la recherche d’une didactique littéraire." Synergies Chine, 2009: 45-52.
9. "ENSEIGNER LE FRANCAIS A DES ELEVES NON FRANCOPHONES." Parcours spécifique de préparation ou sensibilisation à des habilitations institutionnelles.
10. Fanlo, Jean-Raymond. ""Pourquoi la littérature à l’Université ? Discussion, arguments, propositions."." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui,. 2011.
11. Gadbois, Vital. "L’enseignement de la littérature." Québec français,, no. n° 45 (1982): p. 55.
12. GAUTHIE, Carole. "Comment favoriser l'entrée en langue orale des enfants non francophones en milieu scolaire ?" IUFM de Midi-Pyrénées, 2000-2001.
13. Guichard, Françoise. ""Enseigner la littérature, mission impossible ?"." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui. 2011.
14. Guillén, Belén Artuñedo. «La “littérature-monde” dans la classe de FLE : passage culturel et réflexion sur la langue.» Synergies Espagne, n° n° 2 (2009): 235-244.
15. Guy Braeckman, Gilbert Kolacny, Sonja Vanblaere. "Cultural heritage: A resource for Europe. The benefits of interaction." Cultural Heritage: A resource for Europe. The benefits of interaction. Bruges, World Heritage City: Flemish Government, Policy area Town and Country Planning, Housing Policy, 2010.
16. Jeanneret, Chiara Bemporad and Thérèse. Lectures littéraires et appropriation des langues étrangères. Lausanne: Université de Lausanne, 2007.
17. Jeanneret, Chiara Bemporad and Thérèse. "Lectures littéraires et appropriation des langues étrangères." In Etudes de Lettres, by Chiara Bemporad and Thérèse Jeanneret. 2007.
18. Koit-Romet_Rahupõld. "What is expected of a graduate of the 21st century and how does the university play a role in contributing to a successful outcome?" 2011.
19. MAINGUENEAU, Dominique. "À quoi servent les études littéraires ?" laviedesidees.fr. juillet 14, 2010.
20. Mareuil, A. "Quelques remarques sur le contenu littéraire de l'enseignement préscolaire français." Enfance, 1969: 119-132.
21. MASSEAU, Didier. "L’enseignement de la littérature à l’Université : un champ d’étude incertain et menacé." 2011. http://www.fabula.org/lht/8/index.php?id=245.
22. Mathé, Sylvie. ""Caritas : la littérature comme guide de vie selon Roland Barthes"." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui. 2011.
23. MEDJAHED, Lila. "La littérature issue de l’immigration : une nouvelle forme de l’enseignement de l’humour interculturel." (Agence universitaire de la francophonie).
24. PARLANGE, MARIE PIERRE. "FLE - Devenir professeur de français, pourquoi ? Comment ?" lepetitjournal.com. 2011 .
25. PUREN, Christian. HISTOIRE DES MÉTHODOLOGIES DE L’ENSEIGNEMENT DES LANGUES. Paris: Nathan-CLE international, 2012.
26. SARTRE, JEAN-PAUL. WHAT IS LITERATURE? Edited by Translated from the French by BERNARD FRECHTMAN. NEW YORK: PHILOSOPHICAL LIBRARY, 1949.
27. Schoentjes, Pierre. ""Quel universalisme aujourd'hui pour l'enseignement de la littérature française ?"." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui, 2011.
28. Sharon Lapkin, Alina Macfarlane, Larry Vandergrift. "Teaching French as a second language in Canada: Teachers' perspectives." Research report, The Canadian Association of second language teachers, The Canadian Association of Immersion Teachers, The Canadian Teachers' Federation , Toronto, 2006.
29. Stéphane Audeguy, Christian Garcin, Gilles Ortlieb et Jean Rolin. "« Le statut très incertain du plaisir » : quatre écrivains et l’enseignement de la littérature."." Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui. 2011.
30. VIALA, Alain. "LE LITTÉRAIRE, SON ENSEIGNEMENT ET LE SOCIAL : retours sur programmes et sur théorie de fond." Le Français aujourd’hui n° 145, 2004.
Sites Web
1. http://www.montpellier.iufm.fr/internet/site/.
2. "TEXTE LITTÉRAIRE : APPROCHES PLURIELLES." Centre National de recherche en anthropologie sociale et culturelle. http://www.crasc-dz.org/article-212.html.
3. http://www.fabula.org
Sites web consultés
1. http://www.francophonie.org
2. http://www.statistiques-mondiales.com/oif.htm
3.http://fr.wikipedia.org/wiki/Francophon ... .C3.A9rale
4. http://agora-2.org/francophonie.nsf (Encyclopédie de la Francophonie)
Hibah Shabkhez, hibahshabkhezxicc@gmail.com, étudiante de Master, Université de Pendjab, Lahore, Pakistan
Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Moderator: Irina Tivyaeva
-
- Posts: 167
- Joined: 01 Dec 2011, 12:53
-
- Posts: 6
- Joined: 10 Mar 2014, 18:11
Re: Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Teaching French as a Foreign Language to Pakistani University Students
Abstract:
This article aims to explore the teaching of French language and literature at the University level in countries which are not really “francophone”, but where we do find institutions that teach French as a foreign language. In several Universities, French language and literature are now offered at the Masters and MPhil level, as a specialisation leading to a career. Using Pakistan as a case study, we will endeavour to evaluate, at both the individual and social level, the implications of teaching French as a specialisation to non francophone students, who are, moreover, trilingual from infancy. What challenges do these students face because of the ‘foreignness’ of their domain during their University studies and professional lives? Could immersion in a foreign language and literature tend to estrange them from their own sociocultural background? What expectations do we have, specifically, from these students? How can they use their knowledge of a language and literature different from their own as a positive force in their own lives and in the world as a whole? We will, analyse the teaching of French a as university subject simultaneously from the perspective of the student and the institution, and attempt not only to point out its possible benefits and drawbacks, as well as viable courses of action where possible, but to discern the raison d’être of the phenomenon itself.
Author Biography:
Hibah Shabkhez is doing her Masters at Punjab University, Lahore, Pakistan, after studying English Literature in GCE A level (CIE) and doing her graduation with French and English Literature from Punjab University. A published author, she speaks English, Urdu, French & Punjabi well and also knows Spanish, German, Arabic, Persian & Japanese. Studying languages and literature from a comparative perspective across linguistic and cultural boundaries holds a particular fascination for her.
Abstract:
This article aims to explore the teaching of French language and literature at the University level in countries which are not really “francophone”, but where we do find institutions that teach French as a foreign language. In several Universities, French language and literature are now offered at the Masters and MPhil level, as a specialisation leading to a career. Using Pakistan as a case study, we will endeavour to evaluate, at both the individual and social level, the implications of teaching French as a specialisation to non francophone students, who are, moreover, trilingual from infancy. What challenges do these students face because of the ‘foreignness’ of their domain during their University studies and professional lives? Could immersion in a foreign language and literature tend to estrange them from their own sociocultural background? What expectations do we have, specifically, from these students? How can they use their knowledge of a language and literature different from their own as a positive force in their own lives and in the world as a whole? We will, analyse the teaching of French a as university subject simultaneously from the perspective of the student and the institution, and attempt not only to point out its possible benefits and drawbacks, as well as viable courses of action where possible, but to discern the raison d’être of the phenomenon itself.
Author Biography:
Hibah Shabkhez is doing her Masters at Punjab University, Lahore, Pakistan, after studying English Literature in GCE A level (CIE) and doing her graduation with French and English Literature from Punjab University. A published author, she speaks English, Urdu, French & Punjabi well and also knows Spanish, German, Arabic, Persian & Japanese. Studying languages and literature from a comparative perspective across linguistic and cultural boundaries holds a particular fascination for her.
-
- Posts: 3
- Joined: 19 Mar 2014, 17:23
Re: Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Dear Mrs Shabkhez, this issue is extremely actual nowadays. Could you tell me how students learning French in your country can use their knowledge of foreign language (French) and literature in their own lives?
-
- Posts: 6
- Joined: 10 Mar 2014, 18:11
Re: Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Dear Darya Alexandrovna,
Thank you very much for your interest.
In my country, Pakistan, most students and professionals study French as an additional skill. They simply wish to learn an international language in order to broaden the range of educational and employment opportunities available to them, at home or abroad.
Students who specialise in French language and literature, whether at the Masters or Doctoral level, have three main career choices: teaching, translation, and the foreign service. Those who do not aspire to bureaucratic posts usually combine translation and teaching, affiliating themselves with their local Alliance Française as well as schools and universities that offer French. It allows them to make a fairly good living, but the stigma of being ‘non-native’ inevitably attaches to them throughout their careers, regardless of the level of skill they may attain.
Socially and culturally, French remains largely unknown in Pakistan. There are few, if any, opportunities to speak French in daily-life situations outside the close-knit ‘francophone’ community, which is composed almost entirely of a handful of French teachers, their students, French expatriates, the French embassy, and the members of the Alliances Françaises. French language and literature are being offered in an ever greater number of schools and universities. The generation that has studied French from childhood (and can therefore understand, read, write and speak the language fluently) has now begun to grow up, and French may soon begin to make its presence felt in the social sphere.
On a personal level, in addition to the breadth of perspective and tolerance that knowledge of a cultural ‘other’ is supposed to inculcate, knowing French allows one to explore a different literature – several different literatures, actually, since French is a second language in many countries throughout the world. For an author, it is another language to write in. A language, moreover, that is uniquely liberating in its foreignness: it comes unencumbered by cultural baggage or social constraints. Not a very practical consideration, perhaps, but just as important as any economic advantage for a genuinely dedicated student of languages and literatures.
Incidentally, it’s Miss Shabkhez, not Mrs… please just call me Hibah. And – may I ask you the same question about your country? What role do foreign languages and literatures (especially French) play in your lives?
Looking forward to your reply,
Yours sincerely,
Hibah Shabkhez
Thank you very much for your interest.
In my country, Pakistan, most students and professionals study French as an additional skill. They simply wish to learn an international language in order to broaden the range of educational and employment opportunities available to them, at home or abroad.
Students who specialise in French language and literature, whether at the Masters or Doctoral level, have three main career choices: teaching, translation, and the foreign service. Those who do not aspire to bureaucratic posts usually combine translation and teaching, affiliating themselves with their local Alliance Française as well as schools and universities that offer French. It allows them to make a fairly good living, but the stigma of being ‘non-native’ inevitably attaches to them throughout their careers, regardless of the level of skill they may attain.
Socially and culturally, French remains largely unknown in Pakistan. There are few, if any, opportunities to speak French in daily-life situations outside the close-knit ‘francophone’ community, which is composed almost entirely of a handful of French teachers, their students, French expatriates, the French embassy, and the members of the Alliances Françaises. French language and literature are being offered in an ever greater number of schools and universities. The generation that has studied French from childhood (and can therefore understand, read, write and speak the language fluently) has now begun to grow up, and French may soon begin to make its presence felt in the social sphere.
On a personal level, in addition to the breadth of perspective and tolerance that knowledge of a cultural ‘other’ is supposed to inculcate, knowing French allows one to explore a different literature – several different literatures, actually, since French is a second language in many countries throughout the world. For an author, it is another language to write in. A language, moreover, that is uniquely liberating in its foreignness: it comes unencumbered by cultural baggage or social constraints. Not a very practical consideration, perhaps, but just as important as any economic advantage for a genuinely dedicated student of languages and literatures.
Incidentally, it’s Miss Shabkhez, not Mrs… please just call me Hibah. And – may I ask you the same question about your country? What role do foreign languages and literatures (especially French) play in your lives?
Looking forward to your reply,
Yours sincerely,
Hibah Shabkhez
-
- Posts: 3
- Joined: 25 Mar 2014, 14:53
Re: Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Bonjour Madame Hibah,
J'ai lu ton article et bon courage pour ça il y'a du pain sur la planche pour les universitaires. j'ai aussi remarqué que les problèmes avec la langue française au Pakistan sont presque les mêmes que dans les facultés en Tunisie bien que mon pays est un pays francophone (le français est la deuxième langue). Ne croyez vous pas que les problèmes doit être traité en premier commençant par la reforme de l'enseignement de base et secondaire pour que les étudiants n'arrivent en faculté avec un cumul de défauts et de handicaps qui seront difficile à manier à l'université??
J'ai lu ton article et bon courage pour ça il y'a du pain sur la planche pour les universitaires. j'ai aussi remarqué que les problèmes avec la langue française au Pakistan sont presque les mêmes que dans les facultés en Tunisie bien que mon pays est un pays francophone (le français est la deuxième langue). Ne croyez vous pas que les problèmes doit être traité en premier commençant par la reforme de l'enseignement de base et secondaire pour que les étudiants n'arrivent en faculté avec un cumul de défauts et de handicaps qui seront difficile à manier à l'université??
-
- Posts: 6
- Joined: 10 Mar 2014, 18:11
Re: Доклад Х. Шабхез (Пакистан) / Hibah Shabkhez (Pakistan)
Madame,
Merci de votre intérêt. Comme vous le dites, les universités partout dans le monde font face aux problèmes semblables. Vous avez raison lorsque vous dites qu’il serait plus utile de traiter les problèmes linguistiques en améliorant l’enseignement de base et secondaire. En Tunisie, où le français est la langue seconde, cela doit forcement être un point foncier à traiter, comme il l’est pour nous au Pakistan dans le cas d’anglais langue seconde. Même un étudiant qui ne sait rien à une langue est parfois plus facile à enseigner, évidemment, qu’un qui connait déjà la langue mais la connait mal.
Or, le français reste pour nous une langue étrangère peu intégré dans le système d’éducation. La plupart des élèves ne l’étudient jamais à l’école, quoique quelques écoles privées et quelques institutions d’éducation secondaire l’offrent comme matière élective ou matière optionnelle. Dans les écoles, l’enseignement se fait autant que possible selon les démarches proposées par le CECRL ; dans les institutions gouvernementales, c’est une travestie horrible du français qui est véhiculé…
La plupart des étudiants universitaires qui font leur master ou doctorat en français au Pakistan n’appartiennent certainement pas aux écoles privées. Et ce n’est qu’un léger pourcentage d’étudiants secondaires de français matière élective ou français matière optionnelle qui poursuivent les études universitaires dans ce domaine. Ainsi la plupart des étudiants qui viennent faire un diplôme de français dans une université pakistanaise sont soit ceux qui ne connaissent rien à la langue, soit ceux qui ont suivi les cours de langue à l’alliance française ou ailleurs (cas rares).
Donc ce sont les universités qui doivent entreprendre à la fois l’enseignement de la langue et les études universitaires. On offre normalement un « semestre de base » pour un enseignement intensif de la langue avant le premier semestre du master, mais le système reste inefficace… quatre ou six mois de cours mi- traditionnels ne sont guère suffisants pour les besoins d’un étudiant universitaire ! La communauté de didacticiens du FLE au Pakistan, quoiqu’elle ne soit pas très étendue, essaie de son mieux de trouver des moyens d’améliorer la situation, qui reste néanmoins inquiétante.
En attente de votre réponse,
Cordialement,
Hibah Shabkhez
Merci de votre intérêt. Comme vous le dites, les universités partout dans le monde font face aux problèmes semblables. Vous avez raison lorsque vous dites qu’il serait plus utile de traiter les problèmes linguistiques en améliorant l’enseignement de base et secondaire. En Tunisie, où le français est la langue seconde, cela doit forcement être un point foncier à traiter, comme il l’est pour nous au Pakistan dans le cas d’anglais langue seconde. Même un étudiant qui ne sait rien à une langue est parfois plus facile à enseigner, évidemment, qu’un qui connait déjà la langue mais la connait mal.
Or, le français reste pour nous une langue étrangère peu intégré dans le système d’éducation. La plupart des élèves ne l’étudient jamais à l’école, quoique quelques écoles privées et quelques institutions d’éducation secondaire l’offrent comme matière élective ou matière optionnelle. Dans les écoles, l’enseignement se fait autant que possible selon les démarches proposées par le CECRL ; dans les institutions gouvernementales, c’est une travestie horrible du français qui est véhiculé…
La plupart des étudiants universitaires qui font leur master ou doctorat en français au Pakistan n’appartiennent certainement pas aux écoles privées. Et ce n’est qu’un léger pourcentage d’étudiants secondaires de français matière élective ou français matière optionnelle qui poursuivent les études universitaires dans ce domaine. Ainsi la plupart des étudiants qui viennent faire un diplôme de français dans une université pakistanaise sont soit ceux qui ne connaissent rien à la langue, soit ceux qui ont suivi les cours de langue à l’alliance française ou ailleurs (cas rares).
Donc ce sont les universités qui doivent entreprendre à la fois l’enseignement de la langue et les études universitaires. On offre normalement un « semestre de base » pour un enseignement intensif de la langue avant le premier semestre du master, mais le système reste inefficace… quatre ou six mois de cours mi- traditionnels ne sont guère suffisants pour les besoins d’un étudiant universitaire ! La communauté de didacticiens du FLE au Pakistan, quoiqu’elle ne soit pas très étendue, essaie de son mieux de trouver des moyens d’améliorer la situation, qui reste néanmoins inquiétante.
En attente de votre réponse,
Cordialement,
Hibah Shabkhez